Le château fort de Lourdes sous la neige
©Pierre VIncent

Le château, son histoire et son architecture

Monument historique

Le château de Lourdes, grand vaisseau de pierre offrant une vue panoramique sur la ville et les Pyrénées, est classé « Monument Historique » depuis 1995. Il vous invite à un voyage à travers le temps, à découvrir une histoire de 1000 ans. Lourdes, de nombreuses fois assiégée a perdu une partie de ses archives, pillées ou incendiées. Toutefois, le château fort est toujours resté imprenable.

Un système défensif

Les premiers à utiliser la position stratégique du rocher soutenant le château sont les romains à l’époque de la conquête de la Gaule. Puis c’est aux XIe et XIIe siècles que la forteresse fortifiée devient la résidence seigneuriale du comte de Bigorre. Elle devient par la suite une place forte pour contrôler les routes du piémont que se disputent différents princes et maîtres de la politique du sud de la France. Sa vocation de défense de la population permet aux Lourdaises et Lourdais de s’y réfugier lors des nombreux conflits tels que la croisade des Albigeois ou encore des guerres de religions. C’est pour cela qu’au long des siècles, le château va développer un ensemble d’éléments défensifs comme le pont-levis, la herse, les échauguettes, les enceintes, la plateformed’artillerie et le donjon. Ce dernier, construit au XIVe siècle dominait trois autres tours aujourd’hui disparues. Au cœur de la ville, seule une tour se tient encore debout : la tour de Garnavie, également appelée tour de la Guigne. Cette ancienne tour de guet de l’enceinte de la ville est avec le château le seul vestige du système défensif de la ville de Lourdes.

Des années de changements et de modifications

En 1590, sous le règne d’Henri IV, la forteresse se transforme en domaine royal. Aux XVIIe et XVIIIe siècle, elle est nommée « Bastille des Pyrénées » en raison de sa nouvelle fonction : celle de prison. En effet, le roi enferme dans le donjon ses opposants sur simple lettre de cachet. Dans un même temps, le rôle de place forte n’est pas mis de côté. Un gouverneur est en effet à la tête d’une garnison militaire afin d’assurer la sécurité et protection du territoire. En 1685, le grand ingénieur et architecte militaire du roi Louis XIV, Vauban, propose des améliorations. Cependant ces dernières ne seront que partiellement réalisées par ses successeurs. En 1889, le Génie militaire développe le système de défense du château. Il lui donne une nouvelle allure et ajoute de nombreux bâtiments et notamment la poudrière.

« Le château fort, selon toute vraisemblance, dut être bâti avant la ville […]. Sa présence devint pour ses voisins une sauvegarde précieuse. Aussi s’empressèrent-ils de s’en rapprocher le plus possible, pour se réfugier dans son enceinte, en cas d’attaque. Des quartiers se créèrent peu à peu, formant ainsi un petit bourg, entouré d’abord de palissades qui furent par la suite remplacées par d’épaisses murailles qui entouraient la ville, avec, aux principales issues, des portes, les plus importantes surmontées de tours crénelées et munies de meurtrières ».

Description d’Eugène Duviau, Archiviste de la ville de Lourdes, 1909.

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