Le Jurançon, un vignoble historique
Depuis son état originel de lianes sauvages déjà exploitées à l’époque gallo-romaine jusqu’aux vignes parfaitement alignées d’aujourd’hui, le gros et le petit Manseng, cépages traditionnels du piémont des Pyrénées a fait du chemin.
Après avoir connu la gloire au cours du XVIème siècle avec notamment l’un de ses plus illustres ambassadeurs, Henri IV dont les lèvres furent humectées de ce vin dès la naissance, le Jurançon failli disparaître au cours des siècles suivant. L’année 1924 avec la catastrophe du phylloxéra marque une page noire de l’histoire du cépage avec des vignes décimées par la maladie. C’est finalement en 1936 et grâce à l’action d’une coopérative de vignerons que l’Appellation d’Origine Contrôlée, l’une des 1ères déposées en France, est obtenue pour le Jurançon moelleux. Le Jurançon est sauvé et ne nous lâchera plus jamais la grappe…
Après avoir profité du soleil estival, la première période de vendanges s’ouvre à partir d’octobre. Plus tard, en novembre ou même début décembre pour certains vins les plus moelleux, c’est l’effet de Foehn, vent chaud descendant des Pyrénées qui vient souffler et sucrer les derniers grains restants de petit Manseng. Toute cette palette de couleurs, composée de vents chauds, de soleil, et d’un terroir riche composent les nuances des plus grands vins doux ou secs.
Je fis, adolescente, la rencontre d’un prince enflammé, impérieux, traître comme tous les grands séducteurs : le Jurançon