Jambon de Porc Noir de Bigorre
©Pierre VIncent

Terroirs pyrénéens

Produits locaux

C’est bien connu, le Sud-Ouest est synonyme de bonne chère : ici, “gastronomie” se conjugue avec “simplicité”, “art de vivre”, “famille” et “amis”. Des produits riches (et pas qu’en calories, on vous voit venir), variés, au rythme des saisons et locaux à retrouver à Lourdes, sous les halles ou dans les boutiques. Provenant des Hautes Pyrénées, d’Occitanie ou même à un jet de pierre, de l’autre côté des Pyrénées, chez nos voisins d’Aragon, de Navarre ou du Pays Basque, on vous amène les découvrir pour, au final les déguster !

Qu’est-ce qu’un produit local ?

Un produit local, c’est d’abord un produit qui n’aura pas pris de vol long-courrier pour arriver jusqu’à chez vous ! Il n’a pas fait 2 fois le tour du globe et a été cultivé, récolté ou fabriqué dans une zone géographique proche, que l’on estime dans un rayon d’environ 150km. Un produit local peut donc être régional, occitan et/ou pyrénéen, côté France comme versant espagnol😉

C’est aussi un produit qui ne sera pas passé entre plusieurs mains : vue la distance réduite, nul besoin de passer par un ou des transporteurs, grossistes, revendeurs etc. Il s’agit donc généralement de circuits courts, faisant appel à un minimum d’intermédiaires – un seul en moyenne, entre le producteur et le consommateur. Souvent, les agriculteurs ou éleveurs engagés dans cette démarche ouvrent les portes de leurs exploitations pour directement aller visiter, cueillir ou acheter les produits de la ferme.

Locavore & slow food

Locavore, slow food, écologie, économie… Tous ces mots sont souvent les reflets les uns des autres : ce cercle vertueux a pour but d’enrichir chaque maillon de cette nouvelle chaîne alimentaire. En mangeant local, nous bénéficions de prix réduits (car moins d’intermédiaires à payer), de produits frais et de l’autre côté les producteurs se rémunèrent mieux et écoulent des productions au fil des saisons. La nature aussi dit merci ! 

Le mouvement “slow food” quant à lui est né en Italie dans les années 80. Il s’oppose à la “fast food” bien sûr et à la production de masse au détriment de la qualité des aliments. Peu à peu, le mouvement s’est aussi inquiété de la disparition de nombreuses variétés de fruits et légumes, de certains animaux, d’aliments, de racines etc. La sauvegarde d’espèces locales, perdues ou délaissées au profit d’autres plus “rentables” est devenu une priorité.

HaPy Saveurs : le label des produits des Hautes-Pyrénées 

“Manger local, c’est bon pour le moral”, voici le slogan du label “HaPy Saveurs”. Parce que forcément, quand on vous dit “porc noir de Bigorre” (AOP depuis 2017), “oignon de Trébons”, “agneau de Barèges Gavarnie” (AOC en 2003 et AOP en 2008), “haricot tarbais” (IGP en 2000), “poule noire d’Astarac”… on s’imagine bien plus que de simples assiettes. On voit un bout du cirque de Gavarnie, les champs cultivés d’où l’on aperçoit les sommets enneigés ou les poulettes et poussins en plein air. Ces produits forment un terroir à part entière et traduisent dans nos plats, les paysages qui les voient naître.

Et pourtant, ils ont tous bien failli disparaitre : un cochon trop long à grandir et trop grassouillet pour l’élevage intensif, une poule au plumage tout noir qui pond trop peu dans les batteries ou encore un oignon en fuseau, tout doux et qui ne fait pas pleurer… autant de “défauts” élevés aujourd’hui au rang de trésors ! Ça a du bon d’être des irréductibles et “HaPy Saveurs”, la marque territoriale collective de tous les acteurs du système alimentaire haut-pyrénéen est là pour le rappeler à l’occasion des foires agricoles, salons ou sur les devantures des restaurateurs et boutiques adhérents.

En dehors de ces grands noms des produits locaux, les sentinelles, n’oublions pas de citer :

  • Tous les fromages dont l’Ossau Iraty (AOC en 1980 et AOP en 1996) mais aussi la Tomme des Pyrénées (IGP en 1996) et les fromages de chèvre
  • Les tourtes des Pyrénées (nature ou aux myrtilles des Pyrénées, elles aussi)
  • Le porc noir ibérique cette fois (cousin du bigourdan)
  • Le gâteau à la broche
  • Les confiseries comme les cailloux du Gave à Lourdes et les berlingots de Cauterets
  • La truite des Pyrénées
  • Les châtaignes
  • Le miel
  • Le blanc des Hautes Pyrénées : pas du tout alcoolisé, non : il s’agit d’un excellent lait !
  • Les vins : Madiran (AOC et AOP depuis 1948), Pacherenc du Vic Bilh (AOC et AOP depuis 1948) et Jurançon (AOC et AOP depuis 1936) notamment pour les amateurs de rouge et de blanc (cette fois oui, alcoolisé donc à consommer avec modération).

Et si on vous dit que l’on peut même réaliser une paëlla avec un riz 100% fabriqué dans les Pyrénées ? Il s’agit du fameux riz rond Brazal bomba de l’ »Arrocera del Pirineo », une variété AOP cultivée en Aragon et à Huesca.

Nos conseils pour manger local toute l'année

  1. Fréquentez les marchés de producteurs : quoi de mieux pour connaître l’origine de ces belles tommes de brebis que d’aller faire un brin de causette avec ceux qui les ont façonnés ? Allez, si vous êtes sympa, ils vous en couperont même une tranche pour le goûter. Les Halles de Lourdes sont ouvertes toute l’année : du lundi au samedi de novembre à mars et tous les jours d’avril à octobre.
  2. Dénichez les boutiques de produits locaux : ils sont passionnés du goût et eux même fins gourmets, ils connaissent l’entrée “bis”, la petite porte dérobée de chez le producteur où récupérer les cageots en direct : “eh teh c’est toi ? Oui vas-y, ceux-là ce sont ceux que t’as commandé hier oui” (répétez cette phrase avec l’accent).
  3. Renseignez-vous sur les initiatives : paniers gourmands à commander en click and collect, marchés associatifs, stands de jeunes agriculteurs pendant les fêtes de villages ou journées portes ouvertes du réseau “Bienvenue à la Ferme” sont autant d’occasions de trouver de belles marchandises !
  4. Via la plateforme www.fraisetlocal.fr mise en place par le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire en relation avec toutes les chambres d’agriculture.
  5. Allez à la ferme : quitte à vouloir un circuit court, autant aller à la source ! Bien sûr, les Offices de Tourisme peuvent vous fournir les indications suivant les types de produits recherchés, les conditions d’accès aux exploitations etc.
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