Terre de rugby

Un dimanche à Béguère

Il est presque devenu un nom commun, rentré dans le langage courant à Lourdes : quand on lance qu’on va à “Béguère” nul besoin de développer plus pour savoir qu’on s’en va du côté du Stade. Maire de Lourdes à partir de 1952, Antoine Béguère fut surtout l’un des joueurs emblématiques du FC Lourdes et son président pendant son âge d’or.

Un stade historique

Le stade, construit sur la route de Pau en 1928, a une capacité de 12000 places dont 2800 assises avec un record de fréquentation le 13 mars 1955 pendant le match Lourdes-Mont de Marsan avec près de 20 000 spectateurs !

Le club de rugby lui, a été créé dès 1911. Il connaît plus tard, dans les années 50, une gloire que peu de clubs français ont connu. Huit fois champion de France, il voit défiler les grands noms du rugby hexagonal et international : Jean Prat, Henri Domec, Roger Martine, Maurice Prat, Henri Claverie, Robert Soro, Eugène Buzy, Antoine Labazuy, Jean Barthe, Roger Bourdeu, Diochet Mantérola, André Abadie, Pierre Tarricq, Henri Rancoule, Pierre Lacaze.

Et plus tard avec Michel Crauste, Roland Cranée, Jean Gachassin, Michel Hauser, Michel Arnaudet, Guy Calvo, Jean-Pierre et Jean-Henri Mir, Raymond Halçaren, André Campaès, René Bergès-Cau, Alain Caussade, Pierre Berbizier, Michel Crémaschi, Manuel Carpentier, Jean-Pierre Garruet, Jean-François Marchal, Louisou Armary.

Leurs portraits ornent les murs du stade de Lourdes comme autant d’hommages rendus à ces grands joueurs, pionniers d’un style de jeu offensif inimitable

Le FCL reste une marque et une place forte du rugby français comme peut l’être le Stade Toulousain ou Béziers

C’est tout ce passé qui ressurgit lorsqu’on s’installe dans les tribunes ou qu’on entre sur la pelouse. Les Pyrénées en toile de fond, immuables, rappellent aux hommes que les temps changent. Les règles du rugby ont évolué, les joueurs aussi et l’équipe est passée de 15 à 23. Les seniors, juniors, cadets et cadettes de Lourdes regardent maintenant vers les matchs à venir.

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Le stade Béguère

Un lieu de vie

Nous, en spectateurs, nous nous installons dans les gradins. Souvent on y retrouve les voisins, les amis, des collègues, la famille, et finalement le match se passe autant sur la pelouse que dans les tribunes. A la mi-temps, on demande des nouvelles des petits, des anciens et parfois des blessés autour d’un verre, accoudés à l’une des petites tables de la bodega. On prend les nouvelles du jour, on refait le monde entre deux pronostics maison sur les joueurs. Au coup de sifflet final, après d’âpres combats menés sur le terrain pour défaire l’adversité, malgré le score et le ballon à peine rangé, on se retrouve tous dans le même stade. À partager une troisième mi-temps à l’ambiance que, même le passage du temps n’aura jamais vraiment changé. Et déjà un peu tournés vers le dimanche suivant, et la belle après-midi rugby à Béguère…